La palmeraie

Naissance de la palmeraie

La palmeraie de Marrakech, est avec celle d’Elche en Andalousie, la plus septentrionale, Son origine fait encore débat, les récits des chroniqueurs, voyageurs et historiens, du 11ème et 12ème siècle font peu état de la présence d’une palmeraie, d’autres n’hésitent pas à affirmer qu’elle aurait été «  plantée par les almoravides », « Idrisi » parle d’un bois de palmiers à Aghmat.

Au delà de toute ces considérations, il est admis comme probable, que la Palmeraie s’est développée avec le temps, à partir des noyaux de dattes jetés au pied des sources, des résurgences ou des oueds, lieux d’étapes ou de campements des caravanes ou des voyageurs et notamment ceux des milliers de Draaouis et oasiens, du Sud du Maroc appelés dans les années 520 de l’Hegria correspondant années 1126/1127 par le sultan Ali Ben Youssef à la construction des remparts de la ville et dont l’alimentation était pour la plus grande part composée de dattes.

L’eau fournie en  continu et en abondance par les nombreuses Khettaras édifiées dans la région depuis les années 1131 jusqu’à nos jours aura sans nul doute contribué au développement de la palmeraie, qui couvrait encore au début du 20ème siècle environ 15.000 hectares et dont des témoignages de voyageurs estimaient le nombre de palmiers à une centaine de milliers et dont l’état florissant était encore visible jusque dans les années cinquante.

A noter que le palmier n’est pas un étranger au Maroc, sa présence est largement signalée dans l’antiquité, l’arbre figure déjà dans les monnaies du roi Ptolémée fils de Juba II, le palmier est un arbre béni, loué par le prophète Mahomet, qui demandait qu’il soit protégé.

Les Khettaras

 Marrakech est également célèbre par ses khettaras, la Khettara est une galerie souterraine qui draine les eaux captées dans la nappe phréatique et les conduits à la surface irrigable par une pente régulière inférieure à la pente générale du Sol.
C’est le sultan Ali Ben Youssef qui dans les années 1131 (JC) introduisit cette technique a Marrakech, pour cela nous dit « Idrisi » Ali ben Youssef fait venir de Séville Un ingénieur andalou Abd Allah Yunus el Muhandis spécialisé dans cette technique qui consiste a creuser par le biais d’une succession de puits distants de 10 a 30 mètres une galerie souterraine, en pente très douce, qui capte l’eau dans l’aquifère et l’amène par gravité au niveau du sol, à ciel ouvert, d’ou elle est ensuite véhiculée, en continu, vers les lieux d’utilisation : mosquées, jardins, habitations, fontaines, abreuvoirs, irrigation, bassins, suivant les cas, par des séguias ou par des canalisations ouvertes ou fermées de terre cuite (qadous) les puits servaient également à l’évacuation des déblais de creusement de la khettara.

Il y a Marrakech environ 700 kilomètres de Khettaras, construite et utilisée sur de prés de neuf siècles. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune Khettara vivante et ce patrimoine riche doit être préservé.